jeudi 11 avril 2013
L'inauguration d'une usine au Sénégal et la signature d'une
joint-venture avec un industriel algérien sont les derniers faits
d'armes de Sothema. Le laboratoire pharmaceutique marocain est aidé pour
cela par des résultats annuels au vert.
Le laboratoire pharmaceutique marocain Sothema est en bonne santé. En
effet, après avoir officiellement inauguré une usine à Dakar au Sénégal
et s'être allié avec un acteur algérien, il vient d'annoncer un chiffre
d'affaires et un résultat net comptable en forte hausse.
Installé sur le site industriel de Bouskoura, au sud de Casablanca,
Sothema a vu son chiffre d'affaires augmenter de 8,62% à 1,02 milliard
de dirhams (91,9 millions d'euros) en 2012. Quant à son résultat net
comptable, il a fortement progressé à 73 millions de dirhams (6,5
millions d'euros) soit une hausse de 31,5%.
une politique de filialisation marquée par la création de trois filiales
Devant l'étroitesse du marché local marocain Sothema cible de plus en
plus le marché international. Cette situation s'explique entre autre par
une faible consommation de médicaments et une baisse des prix des
génériques qu'il faut compenser à travers notamment les activités
d'exportation.
Tournée vers la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) à travers
l’Algérie, la Libye, la Mauritanie ou les pays du Golfe, l’entreprise
est déjà présente dans une douzaine de pays d'Afrique francophone.
Durant les 6 dernières années, SOTHEMA a adopté une politique de
filialisation marquée par la création de trois filiales respectivement
au Sénégal, en Algérie et en Arabie Saoudite.
Une consommation nationale du médicament par habitant qui est de 5 fois celle du Maroc
En Algérie, elle vient de créer une joint-venture avec un industriel
algérien pour la construction d'une unité de production pour l'essentiel
de solutions injectables. Le montant de l'investissement total est de
200 millions de dirhams (18,06 millions d'euros).
L'intérêt de Sothema pour l'Algérie s'explique entre autres par la
consommation nationale du médicament par habitant qui est de 5 fois
celle du Maroc pour une population à peine supérieure de 16% selon les
recensements de 2008 tout en ayant un taux de croissance démographique
plus élevé. En 1970, la population marocaine était de 16 millions
d'habitants contre 13 pour l'Algérie !
Au Sénégal, malgré une inauguration officielle tardive le 18 mars
dernier coincidant avec la visite du roi Mohamed VI dans le pays,
l'usine de Dakar dénommée West Afric Pharma (WAPH), a démarré sa
production depuis une bonne année déjà.
Spécialisée dans la fabrication de génériques, cette filiale
sénégalaise se destine au traitement des pathologies les plus fréquentes
de la région, comme le paludisme, le choléra ou les diarrhées …
Le montant de l’investissement s’élève à 6,5 millions d’euros. L’usine s’étend sur 2 hectares, dont 5 800 m² couverts.
sous licence pour le compte de 33 laboratoires internationaux
Créé en 1976, spécialisé dans la fabrication et la commercialisation des médicaments, Sothema affiche de "nouveaux
projets aussi bien dans le domaine de la licence, de la sous-traitance
pour l'Europe, qu'un très bon développement à l'export." affirme Lamia Tazi, la directrice générale du groupe interrogée par L'Usine Nouvelle.
Sothema travaille essentiellement sous licence pour le compte de 33
laboratoires internationaux, Alcon (ophtalmologie), Amgen
(biotechnologie), Galderma (dermatologie) ou encore GSK. Viendront
s'ajouter à cette liste "de un à trois nouveaux contrats, en cours de finalisation" précise Lamia Tazi.
Laboratoire pharmaceutique, Sothema est géré par un capital entièrement
marocain d'un montant de 180 millions de dirhams (16,2 millions
d'euros). Il fabrique quelques 300 références au total.
Son site industriel de Bouskoura a bénéficié d'un investissement cumulé
de 270 millions de dirhams (24,2 millions d'euros). S'étalant sur 65
000 m² couverts, il possède une capacité de production de l'ordre de 150
millions d'unités par an et emploie un millier de personnes dont 12% de
cadres.
"L'entreprise est en phase de croissance, c'est certain."
Sothema fabrique, importe et commercialise des produits pharmaceutiques
couvrant différentes familles thérapeutiques (antalgiques,
anti-inflammatoires, Immunologie, dermatologie,
toxicologie...) présentées selon des formes galéniques sèches, liquides,
pâteuses, injectables ou encore des collyres et seringues pré-remplies …
"L'entreprise est en phase de croissance, c'est certain."
précise Lamia Tazi mais "ce dynamisme ne va pas s'accompagner pour l'instant d'accroissement ni de l'effectif ni de nos capacités actuelles." tempère-t-elle même si le groupe s'attend à "une croissance plus importante encore en 2013-2014" conclut-elle.
Un contrat-programme en guise d’ordonnance
Le marché pharmaceutique marocain reste dominé par les importations. Ces dernières ont atteint le chiffre de 3 milliards de dirhams en 2011 contre 431 millions pour les exportations. Concurrentiel, le marché marocain du médicament est constitué de près de quarante opérateurs nationaux et internationaux. Avec ses deux filiales Sanofi-Aventis Maroc et Maphar, le Groupe Sanofi-Aventis s’octroie le quart d’un marché concentré. Les quatre premières sociétés occupent 44% du marché. Dispersé, le marché propose une offre qui comprend pas moins de 5 000 références. Pour remédier à cette situation, un contrat-programme de dix ans a été signé par le gouvernement et les industriels du secteur. Précis, il propose, d’ici 2023, d’augmenter le chiffre d’affaires à l’export de 9,5 %, de créer 5 000 emplois directs et de ramener la part de marché du médicament générique à 50 %. Un montant de 570 millions de dirhams accompagnera ces objectifs.
Le marché pharmaceutique marocain reste dominé par les importations. Ces dernières ont atteint le chiffre de 3 milliards de dirhams en 2011 contre 431 millions pour les exportations. Concurrentiel, le marché marocain du médicament est constitué de près de quarante opérateurs nationaux et internationaux. Avec ses deux filiales Sanofi-Aventis Maroc et Maphar, le Groupe Sanofi-Aventis s’octroie le quart d’un marché concentré. Les quatre premières sociétés occupent 44% du marché. Dispersé, le marché propose une offre qui comprend pas moins de 5 000 références. Pour remédier à cette situation, un contrat-programme de dix ans a été signé par le gouvernement et les industriels du secteur. Précis, il propose, d’ici 2023, d’augmenter le chiffre d’affaires à l’export de 9,5 %, de créer 5 000 emplois directs et de ramener la part de marché du médicament générique à 50 %. Un montant de 570 millions de dirhams accompagnera ces objectifs.
Nasser Djama
Source : http://www.usinenouvelle.com/article/le-pharmacien-marocain-sothema-soigne-son-developpement-a-l-international.N194483
