Le laboratoire Sipharmal, domicilié à
Batna, fournit exclusivement des produits injectables en conditionnement
secondaire, une vocation qui n'a de sens qu'en théorie, la réalité
étant tout autre. Une délégation ministérielle dépêchée par le ministre
de la Santé a été surprise de constater que ce fameux laboratoire ne
dispose d'aucune installation à ce jour.
Pis encore, Sipharmal a pu enregistrer plusieurs médicaments en 2010,
2011 et 2012, apprend-on de source sûre. L'infraction au Code du
commerce et à la réglementation en vigueur du ministère de la Santé sont
ainsi avérées.
Il reste cependant à savoir comment est-il possible qu'un opérateur
ait réussi à tromper tout le monde et à déjouer les règles d'inspections
prévues par les textes officiels. Cette affaire qui relève du pénal
impliquerait plusieurs responsables du secteur de la Santé.
Toutes les unités industrielles pharmaceutiques font l'objet
d'inspections de la direction de la pharmacie du ministère de la Santé
et des experts du Laboratoire national de contrôle qui doivent visiter,
valider et assister à la fabrication, dans le cas présent, le
conditionnement secondaire.
Même la direction de la santé de la wilaya de Batna est impliquée par
son silence complice. Cet industriel n'est même pas enregistré dans
cette wilaya.
Poussant le bouchon plus loin, après la découverte du pot aux roses
et pour narguer la mission ministérielle, il participa au salon du
générique qui a eu lieu la semaine dernière en louant tout un espace.
Avec tout cela, il semble que des personnes haut placées tentent
d'étouffer cette affaire qui n'a pas encore livrée tous ses secrets.