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- Le français Sanofi se défend contre les accusations qui pèsent sur sa filiale algérienne
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Unknown
dimanche 10 juin 2012
Pour
la première fois depuis le début des tensions avec les autorités algériennes,
le groupe pharmaceutique français Sanofi réagit officiellement. Il rejette les
accusations à l’origine de la condamnation, le 2 mai dernier, de sa
filiale à algérienne et de son directeur général. Dans une tribune
adressée en exclusivité à TSA (lire),
Antoine Ortoli, senior vice‑président en charge de la région intercontinentale
du géant pharmaceutique français, apporte des clarifications sur les
accusations dont fait l’objet le groupe en Algérie et dément toute pratique
illégale. Sanofi a été condamné par le tribunal de Sidi M’Hamed à
20 millions d’euros et son directeur général, Thierry Lefebvre, a écopé
d’un an de prison avec sursis.
«
Beaucoup de messages passés sont erronés et portent atteinte à l’image du
groupe et à la réputation de ses dirigeants », déplore M. Ortoli.
« Deux situations nous sont reprochées. La première concerne une
importation de matières premières pour la fabrication d’un médicament contre le
diabète, Amyral », explique‑t‑il. M. Ortoli affirme que
cette situation est la conséquence d’une erreur de manutention lors de
l’exportation depuis l’Allemagne. « L’autre situation concerne
l’importation et le prix d’une autre matière première, l’alpha‑amylase, prix
également validé par le ministère de la Santé », précise‑t‑il.
Antoine
Ortoli explique également que les autorités algériennes reprochent à la
filiale Sanofi‑Aventis Algérie d’avoir « vendu à perte, notamment un
anticancéreux : le Taxotere ». Le vice-président de la région
intercontinentale balaie d’un revers de main les accusations de tentative
d’évasion de capitaux des Douanes algériennes. Il affirme aussi que son groupe
« respecte scrupuleusement les prix d’importation validés par le ministère
de la Santé dans le cadre d’un programme d’importation annuel ».
Selon
lui, en matière de coûts, il n’est pas possible de comparer une
entreprise locale à un groupe comme Sanofi, qui dépense 5 milliards
d’euros par an dans la recherche et le développement. « Notre filiale
algérienne bénéficie directement et librement des produits nouveaux et
innovants qui sont issus de cet effort de recherche à la condition de s’approvisionner
en matières premières dans les usines chimiques du Groupe, en majorité en
Europe », écrit M. Ortoli.
Comprendre :
les Algériens accèdent à des traitements innovants mais doivent aussi
payer une partie des frais engagés par Sanofi pour développer de nouveaux
médicaments. « Une entreprise locale algérienne n’a des dépenses qu’en
Algérie, hormis le coût des matières premières. Une multinationale a des
dépenses en Algérie, mais encore plus en dehors de l’Algérie : les frais
de recherche et développement, les programmes d’essais cliniques, etc. » ajoute‑t‑il.
Sanofi
réitère son soutien au DG de sa filiale algérienne condamné
Sanofi
réaffirme le soutien de son groupe au directeur de la filiale algérienne,
Thierry Lefebvre, condamné à un an de prison avec sursis par le Tribunal de
Sidi M’hamed dans le cadre de l’affaire de la surfacturation des matières
premières. « Notre directeur général, c’est un collaborateur de grande
qualité dont l’intégrité ne peut être remise en cause et en aucun cas il ne
sera désavoué par sa hiérarchie. Il est d’ailleurs toujours le directeur
général de notre filiale Sanofi en Algérie », écrit Antoine Ortoli, qui
rappelle que le groupe a fait appel du jugement du tribunal.
Le
dirigeant de Sanofi ajoute que son « groupe souhaite poursuivre son
engagement du passé et ses investissements dans le futur ». Il fait
remarquer toutefois que la réalisation de son complexe industriel à Sidi
Abdellah (Alger) pour 6,6 milliards de dinars (66 millions d’euros)
dépendra de la qualité de ses relations avec les autorités algériennes.
« De tels investissements et démonstrations de notre engagement ne sont possibles
que si nous pouvons exercer notre métier et nos activités dans un climat de
confiance, de dialogue, d’écoute et d’équité », conclut M. Ortoli.
CLUB ALGÉRIEN DES PHARMACIENS DE L'INDUSTRIE