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Le Club Algérien des Pharmaciens de L'Industrie
samedi 30 novembre 2013
Absence de formation, problèmes de recrutement et dépendance à l’importation
Quel rôle pour le pharmacien dans l’industrie du médicament ?
Par : F A
ActualitéLundi, 04 Novembre 2013 09:50

Cérémonie de remise des diplômes des Dr en Pharmacie 2011/2012
Faculté d'Alger - organisée par l'ASEPA
Il n’existe pas un seul institut dédié à la formation des
personnels de l’industrie pharmaceutique”, regrette le Dr Lotfi Benbahmed,
président de l’Ordre national des pharmaciens.
À l’occasion des 22es journées pharmaceutiques nationales qui se
tenaient, hier, à l’hôtel El-Aurassi, les spécialistes ont énuméré les nombreux
défis que doit relever la profession. Au fil des communications, il est apparu
que l’absence de formations spécifiques constitue un réel frein au
développement d’une industrie pharmaceutique capable de répondre aux besoins
algériens en médicaments.
Faute de quoi, le marché algérien restera dominé par les
importations dont la facture ne cesse d’augmenter. Paradoxalement,
l’université forme 1 000 nouveaux pharmaciens tous les ans.
La plupart ont des difficultés à trouver des emplois. La crise
des officines en est, en partie, responsable. Mais l’autre raison est que
l’industrie pharmaceutique n’emploi que très peu de pharmaciens.
“En appliquant les bonnes pratiques et les bons ratios
dans les entreprises de l’industrie pharmaceutique, celles-ci pourraient
absorber un grand nombre de ces diplômés”, préconise le Dr Benbahmed.
Ce dernier plaide pour l’implication des pharmaciens à tous les
niveaux : les officines, le milieu hospitalier, l’industrie et la
distribution.
“Il arrive qu’il n’y ait qu’un seul pharmacien dans toute une
entreprise de production pharmaceutique et ceci, par obligation légale”,
s’étonne-t-il. Des propos que confirment de nombreuses personnes présentes dans
la salle. “Il y a un an, lorsque j’ai pris mes fonctions à l’Institut Pasteur,
il n’y avait pas un seul pharmacien parmi le personnel. Aujourd’hui, nous
en avons recruté un par service”, déclare le Pr Kezzal, directeur de
l’Institut Pasteur.
Ce dernier lance un appel aux professionnels de l’industrie
pharmaceutique pour qu’ils “prennent en charge les stages en milieu industriel”
afin de palier le manque de formation.
Pourtant, ce secteur, qui représente, à ce jour, “plus
de 12 000 emplois, fait face à des difficultés de recrutement”,
selon le Dr Ghebbi Rachid, expert en industrie pharmaceutique. Outre le
déficit en formation, le Dr Ghebbi a évoqué les opportunités de développement
de cette industrie. Il estime que les unités de production du médicament, “une
centaine”, sont sous-utilisées et sont concentrées autour des mêmes
productions.
“À l’horizon 2015, il y aura une chute de 20% des brevets
actuels”, annonce-t-il. Le Dr Ghebbi y voit une occasion de “diversifier la
production nationale” et de conclure “des partenariats gagnant-gagnant”
incluant le transfert de technologies.
L’Algérie, qui est le troisième pays producteur de médicaments
en Afrique, pourrait bénéficier d’une partie de la manne financière que
représente l’industrie pharmaceutique mondiale. Il s’agit, en effet, d’un
marché évalué à 200 milliards de dollars.