Posted by : Le Club Algérien des Pharmaciens de L'Industrie jeudi 12 septembre 2013

Faire de la branche pharmacie la priorité de la relance industrielle

Par : Mustapha MEKIDECHE

La production nationale de médicaments n’est que de l’ordre de 20% par rapport à la demande d’autant qu’une partie d’entre elles offre des produits “non essentielles” d’un point de vue thérapeutique. Au plan des circuits d’importation et de distribution, la situation est loin d’être aux normes requises par la profession.” 

S’il y a une branche industrielle pour laquelle la substitution aux importations devrait se faire dans l’immédiat, et en toute priorité, c’est bien celle de la pharmacie. Pour ma part j’estime qu’une croissance forte de cette branche sera le premier marqueur de crédibilité de la politique de relance industrielle annoncée par les pouvoirs publics. 

Pourquoi ? D’abord parce qu’en plus des obstacles partagés avec le autres branches, en matière d’investissement et d’exploitation, elle est soumise à des contraintes supplémentaires de normes de production et de mise sur le marché  de ses produits. 

Ensuite et surtout elle est, plus que toutes les autres branches, soumise à un faisceau de lobbies et d’intérêts internes et externes qui en freinent, voire en empêchent, l’essor. On peut ajouter également que, dans la perspective de l’accession annoncée à l’OMC et même au regard des conditionnalités consenties de libre-échange avec l’Union européenne (UE), c’est une branche qui peut bénéficier le plus de dispositions dérogatoires de protection en tant qu’“industrie naissante” spécifique. A condition, bien entendu, que nos intérêts soient bien identifiés et bien défendues pendant la phase actuelle de négociations pour l’accession à l’OMC. 

La sonnette d’alarme sur cette question sensible, impactant non seulement les investissements réalisés mais surtout ceux à venir, a été tirée par Farid Benhamdine, président de la Société algérienne de pharmacie (SAP) et Nabil Mellah, ex-président  de l’Union nationale de opérateurs de la pharmacie. 
Enfin l’exigence de traçabilité sanitaire protège cette branche de l’informel contrairement aux autres secteurs de l’industrie. Alors, vous l’aurez compris, pour toutes ces raisons, le véritable test de crédibilité de la réindustrialisation du pays c’est celui de sa branche pharmacie. 

Mais force est de constater qu’on est, aujourd’hui, loin du compte. En effet, malgré les multiples effets d’annonce (meilleur approvisionnement des hôpitaux par la PCH, création d’une agence du médicament, signature de partenariats internationaux nombreux et vairés) les pénuries de médicaments de 2011 sont récurrentes en 2013.
La production nationale de médicaments n’est que de l’ordre de 20% par rapport à la demande d’autant qu’une partie d’entre elles offre des produits “non essentielles” d’un point de vue thérapeutique. 
Au plan des circuits d’importation et de distribution, la situation est loin d’être aux normes requises par la profession. 
C’est même un des éléments générateurs de la pénurie actuelle portant sur près de 200 produits essentiels, selon diverses sources.   
Ceci étant dit, des indices positifs sont aussi palpables dans cette branche. Ces derniers peuvent permettre d’espérer une croissance forte dans les prochaines années pour inverser d’abord la courbe des importations et couvrir ensuite 70% de la demande dans les cinq prochaines années. Parmi les indices positifs que j’ai notés, il y a d’abord, en dépit d’un cadre des affaires toujours médiocre, l’émergence d’opérateurs publics et privés dynamiques et organisés dans des associations professionnelles sérieuses, dont celles que j’ai citées plus haut.
Par exemple Biopharm a sauté le pas en s’internationalisant par l’ouverture de son capital, à hauteur de 49%, au profit d’un consortium financier européen, qui lui-même s’est associé un partenaire technique et commercial espagnol pour élargir les parts du marché du groupe en Algérie et le conduire à l’international. Le groupe public Saidal poursuit quant à lui la mise en œuvre de son plan de développement  dont l’objectif à terme est de couvrir 20% des besoins nationaux. 
Il vient ainsi d’investir 100 millions d’euros sur trois sites : El-Harrach, Cherchell/Tipasa et Constantine. Au plan institutionnel, il n’y a aucune raison qu’une branche qui dispose d’un laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques (LNCPP) de standard et réputation internationaux, ne puisse pas mettre en place une agence nationale du médicament performante. 

En conclusion, ce n’est sûrement pas  les pressions de nature diverses des lobbies internes et externes  devenant quelquefois des pratiques commerciales illégales, qui pourront maintenir la branche pharmacie dans un statut éternel d’importatrice. 

Mais encore faudrait-il que les pouvoirs publics exécutent leur part du contrat. Tenez en  débureaucratisant les procédures et en donnant à la branche une priorité en matière de foncier industriel. L’enjeu en vaut la peine.
M. M

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