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- Sida : quand les labos organisent la copie de leurs propres traitements anti-VIH
Posted by :
Unknown
mardi 4 décembre 2012
Pour diffuser leurs médicaments contre le Sida dans le monde entier, les
laboratoires pharmaceutiques doivent innover sur la question de leurs
accès dans les pays en voie de développement. Le californien Gilead est
un précurseur.

Des partenariats avec des fabricants indiens pour faire baisser les prix
Pour faire baisser ses prix dans ces pays, Gilead a adopté une
stratégie en trois étapes. La première, vendre ses produits avec les
marques princeps moins chers aux distributeurs, n’a pas été un succès.
En 2003, Gilead a donc décidé de participer à l’Access Program, destiné à
valoriser l’investissement dans l’innovation tout en facilitant l’accès
aux traitements. Le principe : donner accès à ses brevets à des
spécialistes de la fabrication de médicaments de qualité, en grand
volume et à bas prix. "Nous nous sommes tournés vers quinze fabricants de génériques indiens (14 en Inde
et un en Afrique du Sud), qui produisent nos traitements avec des
formes et des couleurs différentes, afin qu’il n’y ait pas de
réimportation, raconte Michel Joly. Le prix mensuel d’un traitement avec
notre produit Viread est ainsi passé de 17 à 4,80 dollars, soit 16
centimes par jour."
Ces « copies » représentent désormais deux tiers de l’ensemble des
traitements Gilead dans le monde, mais ne sont pas des génériques car
les brevets du laboratoire courent jusqu’à 2017. Une stratégie qui a
permis à Gilead de diffuser et implanter ses thérapies dans le monde
entier : aujourd’hui, 2,7 millions de patients reçoivent un traitement
Gilead anti-VIH dans les pays en développement, soit 39% des patients
traités.
Jouer le jeu de la communauté des brevets
Depuis l’été 2011, Gilead a mis en place une autre initiative pour ses
traitements qui n’ont pas été codéveloppés avec d’autres groupes
pharmaceutiques. "Nous avons été la première entreprise à rejoindre
"The Medicines Patent Pool", se félicite Michel Joly. Nous avons accordé
à cette communauté de brevets médicaux, financée par Unitaid, des
conditions similaires à celles accordées à nos partenaires indiens." Son traitement Stribild, qui a reçu son autorisation de mise sur le marché aux Etats-Unis
cet été, sera ainsi la première trithérapie disponible dans le monde
entier en même temps, grâce à des accords de production et distribution
de versions génériques dans 100 pays en développement. Alors qu’il
fallait généralement dix à quinze ans pour qu’un tel médicament soit
diffusé dans les pays du Sud du globe...
Novartis épinglé en Inde
Gilead n’est pas le seul groupe pharmaceutique à travailler sur l’accès aux médicaments dans les pays en voie de développement. Il vient d’être classé cinquième de l’Index sur l’accès aux médicaments 2012, un classement publié mercredi qui évalue les efforts des vingt plus grandes sociétés pharmaceutiques. Une nouvelle fois, l’anglais GlaxoSmithKline a pris la première place, suivi par deux nouveaux venus dans le top 3 : l’américain Johnson & Johnson et le français Sanofi.
Mais au même moment, une centaine d’associations a mis en garde contre les menaces pesant sur la production de médicaments génériques bon marché en Inde, à cause du laboratoire suisse Novartis. Ce dernier tente de faire reconnaître le brevet de son médicament anticancer Glivec en Inde, rejetée dans un premier temps par la justice indienne qui estimait qu’il n’était qu’une nouvelle formulation d'un produit déjà existant. Si Novartis gagnait, les prix des médicaments comme des antirétroviraux produits en Inde augmenteraient sans commune mesure, estiment les associations.
Gilead n’est pas le seul groupe pharmaceutique à travailler sur l’accès aux médicaments dans les pays en voie de développement. Il vient d’être classé cinquième de l’Index sur l’accès aux médicaments 2012, un classement publié mercredi qui évalue les efforts des vingt plus grandes sociétés pharmaceutiques. Une nouvelle fois, l’anglais GlaxoSmithKline a pris la première place, suivi par deux nouveaux venus dans le top 3 : l’américain Johnson & Johnson et le français Sanofi.
Mais au même moment, une centaine d’associations a mis en garde contre les menaces pesant sur la production de médicaments génériques bon marché en Inde, à cause du laboratoire suisse Novartis. Ce dernier tente de faire reconnaître le brevet de son médicament anticancer Glivec en Inde, rejetée dans un premier temps par la justice indienne qui estimait qu’il n’était qu’une nouvelle formulation d'un produit déjà existant. Si Novartis gagnait, les prix des médicaments comme des antirétroviraux produits en Inde augmenteraient sans commune mesure, estiment les associations.
Source : http://www.usinenouvelle.com/article/sida-quand-les-labos-organisent-la-copie-de-leurs-propres-traitements-anti-vih.N187133