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- Une étude pointe les limites de la stratégie algérienne
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Unknown
dimanche 8 juillet 2012
L’enquête de Deloitte a touché des responsables dans les services
d’oncologie des hôpitaux de Mustapha Bacha (Alger) et d’Oran, les
ministères et des industriels du médicament exerçant en Algérie
(El Kindy, Hikma, Biopharm, Prodiphal, Pharmalliance et Frater), selon
le document. Des consultants algériens à l’étranger et des distributeurs
locaux, Hydra Pharm et IVPP, ont été également interrogés par Deloitte.
Des membres du gouvernement on aussi été questionnés. L’étude
s’articule autour d’un questionnaire de 82 questions portant sur l’état
des lieux de l’industrie biopharmaceutique en Algérie et ses
perspectives de développement.
Des ministres expriment des réserves
Le nombre de répondants identifiés comme membres du gouvernement
est de 39, ce qui représente 51 % des participants. « Quelques réserves
[sont] émises notamment par des représentants du gouvernement quant à
l’implication internationale de certains organismes non‑gouvernementaux
dans la conduite de cette étude », note le rapport Deloitte (page 8).
Allusion au fait que l’étude a été commandée par l’association PhRMA qui
ne fait pas l’unanimité au sein du gouvernement. Deloitte a en effet
été chargé par l’association des laboratoires Pharmaceutiques PhRMA (The
Pharmaceutical Research and Manufacturers of America), d’élaborer une
feuille de route stratégique pour l’industrie Pharmaceutique innovante
en Algérie (vision 2020).
Pour certains officiels algériens, dont les noms n’ont pas été
précisés dans l’étude, l’élaboration de cette feuille de route devait
être faite par les Algériens. Beaucoup de participants n’ont pas su
identifier le contexte ou l’objectif de l’étude malgré une communication
intensive conduite en amont, note aussi Deloitte dans son étude qui a
trouvé des difficultés logistiques à réaliser les entretiens, en
particulier avec les officiels et les ministres. Deloitte retient « le
désintérêt institutionnel notable et l’implication tiède dans de tels
projets d’envergure internationale ».
Manque de transparence, LFC 2009, absence de stratégie à long terme
Les réponses au questionnaire de Deloitte relèvent les tares de
l’économie algérienne. Pour l’environnement institutionnel, Deloitte
note le « manque de transparence quant aux procédures d’investissement
et d’installation, la loi de finances 2009 qui impose que l’état
détienne 51 % des investissements étrangers, le manque de prise de
décision locale, la non‑adéquation et la lenteur du système bancaire
algérien qui freine les investissements, l’absence de collaboration en
termes de compétence technique ». Dans le secteur de l’industrie, la
même étude relève la « faible croissance dans tous les secteurs
économiques, le manque de compétences humaines et techniques, l’absence
d’une stratégie à long terme garantissant la stabilité des activités
industrielles ».
Pénuries médicaments : les explications des répondants
Dans le médicament, « 97 % des répondants » expliquent que les
pénuries fréquentes sur le marché concernent « les génériques comme les
conventionnés en raison du système de quotas d’importations, les
lenteurs administratives dans les circuits de commande et de
remboursement, la distribution arbitraire et les prix excessifs ». Ils
évoquent aussi le « marché de la contrefaçon et la vente et importation
parallèle des médicaments ».
Instabilité politique
En matière de politique et de stratégie dans le médicament, « 70 %
des répondants estiment qu’il existe un décalage considérable entre
l’offre et la demande, un manque de communication entre les industriels
et les politiques, une instabilité dans les structures politiques du
pays ». Plus d’un tiers des répondants (34 %) « croient en l’autonomie
effective des institution et agences régulatrices du système de santé et
leur capacité réelle à conduire des actions sur le terrain », selon
l’étude. Les participants déplorent « le manque d’informations fiables
quant à l’accès aux financements, procédures et frais », mais 91 %
estiment que « le pays est doté des moyens humains permettant d’engager
des stratégies R&D innovantes ». « 77 % reprochent au système
éducatif algérien de ne pas privilégier des formations
professionnalisantes dans le secteur de l’industrie biopharmaceutique ».
Dans la recherche clinique, l’étude Deloitte fait état de
« l’absence de cadre institutionnel régulant la recherche clinique, du
manque de moyens financiers, de la discontinuité des procédures
engagées, du manque de volontaires ». Dans la production de médicament,
« 66 % pensent que le marché algérien est doté d’une ingénierie locale
capable de produire sur place sous réserve d’une mise à jour
technologique ».
Dans la partie réservée à la commercialisation, le rapport note la
« disponibilité de compétences humaines mais la non‑adéquation avec les
exigences du marché (90 %), un système des quotas en contradiction avec
les stratégies innovantes proposées ». Les répondants proposent de
« revoir la politique sur les contrôles des prix ».
Les points forts de l'Algérie
Pour l’implantation du pôle biotechnologique, l’Algérie a des
points forts à capitaliser, selon la même étude : le positionnement
géographique, les coûts bas de main‑d’œuvre, la croissance
économique (PIB progressif), l’existence d’un système de remboursement
de médicaments et de sécurité sociale, la disponibilité des
financements.
Ce projet permettra une harmonisation « des initiatives et les
collaborations entre partenaires locaux et étrangers, un
transfert technologique et l’instauration d’une culture innovante
favorable à l’ouverture et à la réforme ». Les participants à cette
étude ont formulé quelques propositions : stimuler la collaboration
entre le secteur public et privé, créer des centres de recrutement,
augmenter le budget pour le financement public en favorisant les
secteurs R&D et recherche clinique, assouplissement du cadre
législatif (importation et commercialisation des produits) et
l’amélioration de la communication.
Le ministre de la Santé avait pris part au salon bio Boston du 17
au 23 juin dernier, où l’Algérie était l’invitée d’honneur. Une première
pour un pays africain. Les laboratoires américains se montrent
intéressés par l’implantation d’un pôle biotechnologique en Algérie qui
doit améliorer l’environnement des affaires pour attirer des
investisseurs dans la biotechnologie.
Source: http://www.tsa-algerie.com/economie-et-business/une-etude-pointe-les-limites-de-la-strategie-algerienne_21380.html
CLUB ALGÉRIEN DES PHARMACIENS DE L'INDUSTRIE