Posted by : Unknown dimanche 8 juillet 2012



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L’Algérie ambitionne de créer, en partenariat avec des laboratoires pharmaceutiques américains, un pôle de biotechnologie à Sidi Abdellah, à l’ouest d’Alger, le quatrième du genre dans le monde. L’étude de faisabilité de ce projet a été confiée par l’association PhRMA regroupant les géants de l’industrie pharmaceutique mondiale, au bureau Deloitte. Dans cette étude, dont TSA a obtenu une copie, Deloitte énumère les points forts et les points faibles de l’Algérie, candidate pour accueillir ce pôle, le quatrième du genre dans le monde, après ceux de Boston (États‑Unis), Singapour et Dublin (Irlande du nord).
L’enquête de Deloitte a touché des responsables dans les services d’oncologie des hôpitaux de Mustapha Bacha (Alger) et d’Oran, les ministères et des industriels du médicament exerçant en Algérie (El Kindy, Hikma, Biopharm, Prodiphal, Pharmalliance et Frater), selon le document. Des consultants algériens à l’étranger et des distributeurs locaux, Hydra Pharm et IVPP, ont été également interrogés par Deloitte. Des membres du gouvernement on aussi été questionnés. L’étude s’articule autour d’un questionnaire de 82 questions portant sur l’état des lieux de l’industrie biopharmaceutique en Algérie et ses perspectives de développement.
 
 
Des ministres expriment des réserves
 
Le nombre de répondants identifiés comme membres du gouvernement est de 39, ce qui représente 51 % des participants. « Quelques réserves [sont] émises notamment par des représentants du gouvernement quant à l’implication internationale de certains organismes non‑gouvernementaux dans la conduite de cette étude », note le rapport Deloitte (page 8). Allusion au fait que l’étude a été commandée par l’association PhRMA qui ne fait pas l’unanimité au sein du gouvernement. Deloitte a en effet été chargé par l’association des laboratoires Pharmaceutiques PhRMA (The Pharmaceutical Research and Manufacturers of America), d’élaborer une feuille de route stratégique pour l’industrie Pharmaceutique innovante en Algérie (vision 2020).
 
Pour certains officiels algériens, dont les noms n’ont pas été précisés dans l’étude, l’élaboration de cette feuille de route devait être faite par les Algériens. Beaucoup de participants n’ont pas su identifier le contexte ou l’objectif de l’étude malgré une communication intensive conduite en amont, note aussi Deloitte dans son étude qui a trouvé des difficultés logistiques à réaliser les entretiens, en particulier avec les officiels et les ministres. Deloitte retient « le désintérêt institutionnel notable et l’implication tiède dans de tels projets d’envergure internationale ».
 
 
Manque de transparence, LFC 2009, absence de stratégie à long terme
 
Les réponses au questionnaire de Deloitte relèvent les tares de l’économie algérienne. Pour l’environnement institutionnel, Deloitte note le «  manque de transparence quant aux procédures d’investissement et d’installation, la loi de finances 2009 qui impose que l’état détienne 51 % des investissements étrangers, le manque de prise de décision locale, la non‑adéquation et la lenteur du système bancaire algérien qui freine les investissements, l’absence de collaboration en termes de compétence technique ». Dans le secteur de l’industrie, la même étude relève la « faible croissance dans tous les secteurs économiques, le manque de compétences humaines et techniques, l’absence d’une stratégie à long terme garantissant la stabilité des activités industrielles ».
 
 
Pénuries médicaments : les explications des répondants
 
Dans le médicament, « 97 % des répondants » expliquent que les pénuries fréquentes sur le marché concernent « les génériques comme les conventionnés en raison du système de quotas d’importations, les lenteurs administratives dans les circuits de commande et de remboursement, la distribution arbitraire et les prix excessifs ». Ils évoquent aussi le « marché de la contrefaçon et la vente et importation parallèle des médicaments ».
 
 
Instabilité politique
 
En matière de politique et de stratégie dans le médicament, « 70 % des répondants estiment qu’il existe un décalage considérable entre l’offre et la demande, un manque de communication entre les industriels et les politiques, une instabilité dans les structures politiques du pays ». Plus d’un tiers des répondants (34 %) « croient en l’autonomie effective des institution et agences régulatrices du système de santé et leur capacité réelle à conduire des actions sur le terrain », selon l’étude. Les participants déplorent « le manque d’informations fiables quant à l’accès aux financements, procédures et frais », mais 91 % estiment que « le pays est doté des moyens humains permettant d’engager des stratégies R&D innovantes ». « 77 % reprochent au système éducatif algérien de ne pas privilégier des formations professionnalisantes dans le secteur de l’industrie biopharmaceutique ».
 
Dans la recherche clinique, l’étude Deloitte fait état de « l’absence de cadre institutionnel régulant la recherche clinique, du manque de moyens financiers, de la discontinuité des procédures engagées, du manque de volontaires ». Dans la production de médicament, « 66 % pensent que le marché algérien est doté d’une ingénierie locale capable de produire sur place sous réserve d’une mise à jour technologique ».
 
Dans la partie réservée à la commercialisation, le rapport note la « disponibilité de compétences humaines mais la non‑adéquation avec les exigences du marché (90 %), un système des quotas en contradiction avec les stratégies innovantes proposées ». Les répondants proposent de « revoir la politique sur les contrôles des prix ».
 
 
Les points forts de l'Algérie
 
Pour l’implantation du pôle biotechnologique, l’Algérie a des points forts à capitaliser, selon la même étude : le positionnement géographique, les coûts bas de main‑d’œuvre, la croissance économique (PIB progressif), l’existence d’un système de remboursement de médicaments et de sécurité sociale, la disponibilité des financements.
 
Ce projet permettra une harmonisation « des initiatives et les collaborations entre partenaires locaux et étrangers, un transfert technologique et l’instauration d’une culture innovante favorable à l’ouverture et à la réforme ». Les participants à cette étude ont formulé quelques propositions : stimuler la collaboration entre le secteur public et privé, créer des centres de recrutement, augmenter le budget pour le financement public en favorisant les secteurs R&D et recherche clinique, assouplissement du cadre législatif (importation et commercialisation des produits) et l’amélioration de la communication.
 
Le ministre de la Santé avait pris part au salon bio Boston du 17 au 23 juin dernier, où l’Algérie était l’invitée d’honneur. Une première pour un pays africain. Les laboratoires américains se montrent intéressés par l’implantation d’un pôle biotechnologique en Algérie qui doit améliorer l’environnement des affaires pour attirer des investisseurs dans la biotechnologie.
 
Source:  http://www.tsa-algerie.com/economie-et-business/une-etude-pointe-les-limites-de-la-strategie-algerienne_21380.html

CLUB ALGÉRIEN DES PHARMACIENS DE L'INDUSTRIE

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